L’art du style
Dans la cour de Bourgogne, au XVe siècle, seigneurs et damoiselles sont toutes et tous de noir vêtu.es. Coiffe, manteaux et chausses, jusqu’aux poulaines, l’on porte la couleur non du deuil, mais de la richesse. C’est d’ailleurs ce que les moines cisterciens, vêtus de blanc, reprocheront aux bénédictins des siècles plus tôt ! Le pape et les cardinaux, eux, sont en pourpre ! La jeune mariée porte du rouge ou du vert et avant de porter du bleu, la Vierge Marie portait du rouge ou du blanc. Tout ça, est question de prix, dû à la rareté des teintures, mais aussi d’ordre social. L’on se doit de porter les habits de son rang, rang que Dieu nous a réservé. Ainsi le lin et le chanvre pour le paysan, la soie pour les riches. Question de matière, mais de taille aussi : comment mieux montrer sa richesse qu’une ceinture de cuire qui traine inutilement sur le sol ? C’est au XVe siècle qu’émerge le concept moderne de mode, les villes et les seigneuries édictent des lois somptuaires qui régissent l’habillement et les nobles lancent les différents styles que la bourgeoisie des villes s’épuisera à imiter. Entre praticité et esthétisme, le monde du vêtement médiéval est sans fin !
Les matières, les couleurs et les techniques, mais aussi les formes, les modes et les interdits, chaque objet présenté dans cette échoppe est rempli d’une histoire qui étonnera par son inquiétante étrangeté : les pratiques médiévales vous feront sourire et pourtant, en sommes-nous vraiment si éloigné.es ?
Lors de ses prestations, la Compagnie des Tours vous présente les histoires et les pratiques du vêtement médiéval. De la matière première à l’importance des couleurs en passant par les accessoires, coiffes et chapeaux, souliers, ceintures, fermoirs, boutons, aumônière, boucles, manches qui accompagnent le vêtement, les compagnonnes et les compagnons partagent avec le public un éventail de ce que pouvait porter les hommes, les femmes, les enfants des villes et des campagnes au XVe siècle dans leur vie quotidienne.
