Entre goût et richesse
Petit à petit, au fur et à mesure que l’on s’en approche, un ensemble de parfums, légèrement piquants, embaume progressivement l’air. L’échoppe des épices évoque en un instant des contrées que bien peu d’Européens du Moyen Âge ont pu observer de leurs propres yeux. Cannelle du Ceylan, badiane de Chine, gingembre des Indes ou macis du bout du monde, chaque épice présentée a voyagé par-delà les mers et les plaines, parfois pendant des mois, pour venir enrichir les tables des plus hauts seigneurs ou teindre leurs plus beaux habits.
Parcourant le monde de comptoir en comptoir, ces denrées verront leurs valeurs grimper tout au long de cet éprouvant périple. Symboles de richesse et de statut social, remèdes au cœur de la médecine médiévale, mais aussi sources de mythes et de légendes, les épices ne peinent pas à trouver preneurs, prêts à dépenser des fortunes pour les mettre en avant lors de leurs banquets et festins.
Et tant que les comtes, les ducs et les rois se battront pour savoir qui pourra en mettre le plus dans ses plats, secouant la gastronomie au passage, les maîtres épiciers continueront d’être les marchants les plus riches du monde connu. Une richesse qui, finançant la Renaissance artistique et poussant les hommes toujours plus loin en quête de nouvelles routes marchandes via de grandes expéditions, changera le cours de l’histoire et étendra le monde connu.
Arrêtez-vous un instant à l’échoppe des épiciers et épicières des Tours afin de découvrir, sentir et toucher ces épices si précieuses. Ce sera l’occasion de découvrir leurs parcours sur une carte historique, mais aussi d’en découvrir les histoires toutes plus folles les unes que les autres. Peut-être sera-ce l’occasion de goûter aux mélanges en vogue au XVe siècle, voir même d’organiser un atelier de fabrication de Moutarde artisanale. De quoi ravir les yeux et les babines.