Une activité historiquement essentielle à Fribourg

Dans les rues de Fribourg, au XVe siècle, de nombreux corps de métiers présentent le fruit de leur labeur sur les étals qui bordent leurs ateliers. Mais s’il est une activité essentielle pour la ville à cette époque, c’est bien la production du drap de laine. Ce bien d’exportation mobilise plus de la moitié des habitants de la ville et devient la principale activité économique de la fin du XIVe jusqu’à la fin du XVe siècle. Entre les pâturages où paissent les moutons achetés par trentaines à la foire de Genève, le bruit métallique des forces à tondre les toisons, les lavoirs pour débarrasser la laine de sa graisse et de sa crasse, la Sarine dans laquelle on immerge les ballots de laine pour le rinçage, les maisons où l’on peigne et file la laine au fuseau, les ateliers où l’on carde et file la laine à la roue, les grands métiers à tisser, les moulins à foulon de la vallée du Gottéron, les grandes cuves des teinturiers, les perches pour le contrôle, le grattage et la tonte des draps, les fameuses Grandes Rames pour le séchage et l’étirage final, la halle aux draps où converge toutes les pièces fabriquées dans la ville, tout le paysage fribourgeois s’est mis au service du Drap. Afin de garantir une qualité constante et de s’assurer de leur authenticité, les draps sont finalement scellés au plomb avant d’être envoyé aux foires de Genève ou de Zursach.

C’est donc au cœur de l’histoire fribourgeoise que la mesnie des Drapiers et Drapières des Tours souhaite vous plonger. En se basant sur les ordonnances de la ville ainsi que sur les registres des notaires, ils et elles sont en mesure de vous faire revivre une, plusieurs ou l’ensemble des étapes de la fabrication de ces draps dans le cadre de démonstrations ou d’ateliers participatifs :

  1. La préparation de la laine jusqu’au bobinage du fil, en passant par le triage, le lavage, le peignage, le cardage et le filage.
  2. Le tissage et l’apprêtage du drap, soit l’utilisation non seulement du métier à tisser, mais aussi des moulins à foulons, des chardons à lainer, des forces à tondre et des rames pour l’étirage et le séchage.
  3. La teinture, du dégorgeage (lavage) au séchage, en passant par le premier bain de mordant puis dans les bains colorants successifs.

Ce sera l’occasion de découvrir les outils en action, mais aussi de toucher les matières premières, d’en apprendre plus sur cette chaine de métiers si importants et de découvrir tous les secrets des couleurs. Qui sait peut-être apercevrez-vous les fileuses, papotant sur le banc tout en surveillant feu et enfants, peut-être entendrez-vous le tisserand claquant le balancier de son métier à tisser ou le marchand de teinture venu d’Arménie ou de Pologne vanter les vertus tinctoriales de ses poudres magiques.

En bref, la draperie des Tours, c’est :

  • Une mesnie fortement ancrée dans l’histoire fribourgeoise

  • Un ensemble cohérent des trois étapes majeures de la fabrication du drap

  • Un parcours sensoriel, participatif et passionnant dans le monde du drap